jeudi 1 décembre 2016

DE NEW-YORK À BOSTON!

Dernière course de cette incroyable saison 2016 (enfin peut-être dernière car ça me titille de faire les championnats canadiens de cross country fin novembre à Kingston....). Clifton que je coach depuis quelques mois est du voyage et va courir son premier marathon! Après quelques déboires à l'aéroport de Montréal (nous avons raté notre avion), nous arrivons à NY direction l'EXPO!!!!
J'en profite pour dépenser et me procurer des beaux ''Gears'' : shorts et tank top ainsi qu'un manteaux de course avec l'hiver qui s'en vient. Le tout à l'effigie du marathon de NY of course ;)

En fin de journée, on se rend en bus dans le New Jersey ou nous sommes accueillis chez les parents de Clifton. Des gens hyper chaleureux et sympathiques qui ont préparé un souper vegan!!! 

Bon la course!!!!

Mes objectifs étaient les suivants : vivre pleinement le bonheur de courir dans les rues de New York dans le cadre de ce marathon mythique et me qualifier pour la marathon de Boston en courant en moins de 3h25. Officieusement je nourrissais également l'espoir de battre mon meilleur temps au marathon (3h19) et d'aller même titiller le 3h10...

Grâce aux bus de l'organisation, nous arrivons sur le lieu du départ (Staten island) à 6h30 du matin. Notre départ est à 9h50...Nous sommes hyper chanceux car le soleil est de la partie, le température un peu fraîche pour une attente de 3h sera pourtant parfaite pour courir : Environ 10-12 degrés.

Les 3h passent finalement entre multiples aller-retour aux toilettes...(nervosité), fin de mon déjeuner (gruau du matin...froid...bof bon), power nap sur le gazon mais surtout contemplation de toute cette énergie ambiante qui se dégage de la foule de coureurs excités et heureux d'être arrivé aux pieds du grand jour!

Bon ça y est, après l'hymne national, nous sommes si nombreux sur le pont qui relie Staten island et Brooklyn. Je me trouve à côté de deux jeunes français (bin plus jeunes que moi mettons....) et nous entamons une petite jasette sympathique. Plus que 2 minutes, l'excitation monte, le gun se fait entendre et tout le monde s'élance!! 
Je cours le marathon de New York!!!!!! Mon plan de match est de courir les premiers 30km à 4'30/km ce qui est ma vitesse approximative de jog (4'15-4'50) depuis des mois. Si tout va bien j'accélérerai par la suite...
Les 2 heures 30 qui suivent sont du bonheur, des bonnes jambes, plus de douleur d'estomac...surtout après l'arrêt aux toilettes vers le 17ème km. Ha oui l'estomac...retour en arrière de 12h. Souper, veille de course. Enfin après souper plutôt...Au moment d'aller me coucher, je passe devant le frigo et mon cerveau dit : ''As-tu assez manger??? Prends le yog aux amandes qui reste pour être bien sûr....''. Alors, moi, comme hypnotisé, j'ouvre le frigo, je prends le pot, j'ajoute quelques fruits et je le termine alors que mon ventre est déjà plein et que mes papilles me rappellent ce qu'elles m'avaient déjà dit lors du dessert 2h plus tôt : ce yog d'amande est bien trop gras...on dirait de la crème...Et pourtant je le termine comme un robot qui doit achever sa tâche. C'est pas long que 30min après je me sente mal, nauséeux...Impossible de m'endormir pour les 2 ou 3 heures qui suivent avec aller-retour aux toilettes et envie de vômir. ''Faut être con'' je m e dis! 2 ou 3 réveils nocturnes plus tard, je me lève pour préparer cette journée de course. Le ventre est mieux mais pas top. 
Bref, je cours et me sens bien. Mais quel impact cette péripétie alimentaire aura sur ma course, je n'en sais rien!
Ha oui, j'arbore fièrement mon tout nouveau tank top de course du club de McGill Olympic par qui je viens tout juste d'être embauché comme entraîneur de course! Une fois que nous avons quitté le pont arrivent les premières rues avec une foule chaleureuse et bruyante! Je constate que des gens crient ''Let's go McGill''! Et je leur retourne un sourire ou au moins un merci de la main. Après quelques minutes et probablement une dizaine d'encouragement, je me décident de les compter! Après 10km je suis rendu à une quarantaine! À chaque marqueur de mile (1,6km) je vérifie mon temps de passage à l'aide de mon bracelet paceband. Je suis toujours dans les temps à quelques secondes prêt, tout va bien!! 

Je passe le 21,1km en 1h35, pile dans les temps! Jambes un peu moins vigoureuses mais ça va toujours! Je continue de compter les ''Lets Go McGill'' dont certains sont tellement euphoriques que ça laisse penser que ces personnes ont été elle-même à l'université ou ont en enfant la-bas actuellement. Après la traversée du Queens et de Brooklyn on attaque le pont Queensborough avec une belle montée assez longue. Je suis au km 23 environ. Puis on redescend et au virage c'est le fameux tournant de la 1ère avenue avec une ambiance folle!!!! Tout le monde accélère sans le vouloir porté par ces acclamations extraordinaires. Après cette immmmmense ligne droite nous arrivons aux portes du Bronx. Moins de spectateurs et d'ambiance. C'est alors que mon 4'30 commence à être difficile à suivre. Je dois consciemment forcer pour y arriver. Je me place derrière un coureur dont j'aime la cadence, le style de course et la vitesse pour m'aider à poursuivre. Rendu au 32ème et 2h30 de course, là ça devient vraiment problématique. J'avance toujours avec une demande d'effort  vraiment importante pour une vitesse qui est plus lente. C'est pas bon signe! Mon coureur cible est parti en avant et j'essaye d'en attraper un autre. Mais la plupart des gens avancent plus vite. Je suis rejoint par le lapin de 3h10 et ses suiveurs. C'est un déclic, j'embarque avec eux! Et avec la plus grande volonté du monde je les suis pour quelques minutes. Mais ça sera impossible de suivre ce rythme pour encore 8km...
 
Nous approchons de Central Park et même s'il y a énormément de spectateurs, je n'entends plus leur cris, je ne vois plus leurs visages soutenant ni les enfants qui tendent leur bras pour recevoir un high five...Mes jambes sont trop douloureuses, lourdes et c'est le mur qui frappe à ma porte. Je suis à 35km en 2h41. Allez allez, faut tenir! Les 6-7 derniers km sont un pur calvaire : marche-jog-arrêt- marche-jog-arrêt etc...moral dans les chaussettes. Ça serait tellement facile de stopper la course, tellement un soulagement. 40ème km et cela fait 3h10...Plus que 2,2km!!!! Au rythme ou je vais sur cette fin de course, je vais rater ma qualification pour Boston!!!! Hors de question, Kick butt mon Jean-Luc! De peine et de misère je donne ce qu'il me reste et toujours sans véritable plaisir j'avance un peu plus vite avec comme unique motivation, ce 3h25 pour décrocher mon ticket pour Boston.

Je franchis au final les 42,2km en 3h21 et 27 secondes. La qualif est donc acquise! Fiou mais que c'est dur...Je garde tout de même un sourire pour la photo finish et remercier les super bénévoles qui prennent soin de nous après l'arrivée.
S'il m'a été possible de faire une belle perf sur demi marathon (1h24 à Rimouski) sans trop de volume, sur marathon ça pardonne pas. Avec seulement 7 semaines de préparation spécifique (après Cozumel) et 30km de moyenne hebdo (50km les dernières 4 semaines) c'est difficile d'aller chercher ce 3h sur marathon. Mais avec ma fasciite plantaire cette saison il était risqué de faire trop de volume en course.

Au vu de ma préparation et blessure, je trouve donc ce résultat très bon. Les 2 objectifs ont été atteins! ha oui, et j'ai compter 150 ''Lets go McGill'' tout au long du parcours. Quelle ambiance...quel pied ce marathon! Je le referais un jour. En 2017, j'en ferai  un autre mais avec une préparation plus sérieuse :)

Clifton, lui, termine avec un très beau 3h08 sans trop de milage non plus à cause d'une vie professionnelle folle et pour une 1ère expérience sur la distance. Wow!


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